Vouillé

Poitiers

Mairie de Vouillé
3 place François Albert
86190 Vouillé

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Située dans la Vienne, au cœur du Haut-Poitou, Vouillé est un charmant village fleuri très actif : vie sociale, culturelle, touristique et économique.
À seulement vingt minutes de Poitiers, la commune a la particularité d’allier les charmes de la campagne au dynamisme urbain. Cette situation privilégiée attire chaque année de nouveaux touristes à la recherche d’une commune agréable à visiter. La commune de Vouillé est également connue pour être le lieu de la bataille dite de Vouillé qui vit la victoire des Francs de Clovis sur les Wisigoths d’Alaric II. Depuis lors un important folklore, alliant tourisme et gastronomie, joue un rôle économique non négligeable pour la commune.

 

la Bataille de Vouillé

La bataille  a une triple importance, religieuse, stratégique et européenne. Sur le plan religieux, elle rend impossible le triomphe de l’arianisme chez les peuples germaniques et accélère l’évangélisation de la Gaule par le catholicisme romain. Sur le plan stratégique, elle démontre les qualités militaires de Clovis qui prend en tenailles l’armée wisigothique et sait limiter ses ambitions en fonction de ses moyens. Sur le plan européen enfin, elle démontre que la première grande coalition de l’histoire, qui va de la Méditerranée à l’Europe du Nord, peut être renversée par une alliance Orient/Occident.
 
Clovis Ier (466 env.-511) roi des Francs (481-511) 
Victorieux des Wisigoths en 507, Clovis devint maître des pays entre Loire et Pyrénées et régna dès lors sur la quasi-totalité de la Gaule jusqu’à sa mort, le 27 novembre 511, à Paris. 
 
C’est l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours, rédigée à partir de 575, qui constitue la source principale concernant Clovis. Grégoire décrit le roi mérovingien comme un guerrier tenace. S’inscrivant dans une perspective chrétienne, il expose les arguments par lesquels Clotilde tenta de persuader son mari d’abandonner le paganisme et, après sa conversion, voit dans Clovis un « nouveau Constantin ». De fait, celui-ci décida, à l’instar de l’empereur qui christianisa l’Empire romain au début du IVe siècle, de se soumettre au baptême si le Dieu des chrétiens lui permettait de remporter une victoire improbable ; ce fut le cas contre les Alamans. Grégoire situe le baptême de Clovis en 496 (les historiens le placent plutôt en 498) et qualifie ses batailles suivantes de victoires chrétiennes, en particulier celle qu’il remporta sur les Wisigoths en 507, à Vouillé.
 

Voici un extrait concernant la bataille :
Le roi Clovis dit à ses soldats : Je supporte avec grand chagrin que ces Ariens (les Wisigoths) possèdent une partie des Gaules. Marchons avec l’aide de Dieu, et, après les avoir vaincus, réduisons le pays en notre pouvoir. Ce discours ayant plu à tous les guerriers, l’armée se mit en marche et se dirigea vers Poitiers ; là se trouvait alors Alaric. Mais comme une partie de l’armée passait sur le territoire de Tours, par respect pour saint Martin, Clovis donna l’ordre que personne ne prît dans ce pays autre chose que des légumes et de l’eau. Il dit : Où sera l’espoir de la victoire, si nous offensons saint Martin ? Ce fut assez pour empêcher l’armée de rien prendre dans ce pays. Le roi renvoya des députés à la basilique du saint, leur disant : Allez, et vous trouverez peut-être dans le saint temple quelque présage de la victoire. Après leur avoir donné des présents pour orner le lieu saint, il ajouta : Seigneur, si vous êtes mon aide, et si vous avez résolu de livrer en mes mains cette nation incrédule et toujours ennemie de votre nom, daignez me faire voir votre faveur à l’entrée de la basilique de saint Martin, afin que je sache si vous daignerez être favorable à votre serviteur. Les envoyés s’étant hâtés arrivèrent à la sainte basilique, selon l’ordre du roi ; au moment où ils entraient, le premier chantre entonna tout à coup cette antienne : Seigneur, vous m’avez revêtu de force pour la guerre, et vous avez abattu sous moi ceux qui s’élevaient contre moi, et vous avez fait tourner le dos à mes ennemis devant moi, et vous avez exterminé ceux qui me haïssaient. Ayant entendu ce psaume, et rendu grâce à Dieu, ils présentèrent les dons au saint confesseur, et allèrent pleins de joie annoncer au roi ce présage. L’armée étant arrivée sur les bords de la Vienne (légende à Civaux), on ignorait entièrement dans quel endroit il fallait passer ce fleuve, car il était enflé par une inondation de pluie. Pendant la nuit le roi ayant prié le Seigneur de vouloir bien lui montrer un gué par où l’on pût passer, le lendemain matin, par l’ordre de Dieu, une biche d’une grandeur extraordinaire entra dans le fleuve aux yeux de l’armée, et passant à gué, montra par où on pouvait traverser. Arrivé sur le territoire de Poitiers, le roi se tenait dans sa tente sur une élévation ; il vit de loin un feu qui sortait de la basilique de saint Hilaire, et semblait voler vers lui, comme pour indiquer qu’aidé de la lumière du saint confesseur Hilaire, le roi triompherait plus futilement de ces bandes hérétiques, contre qui le pontife lui-même avait souvent soutenu la foi. Clovis défendit a toute l’armée de dépouiller personne ou de piller le bien de qui que ce soit dans cet endroit ou dans la route.

Cependant Clovis en vint aux mains avec Alaric, roi des Goths, dans le champ de Vouglé à trois lieues de la ville de Poitiers. Les Goths ayant pris la fuite selon leur coutume, le roi Clovis, aidé de Dieu, remporta la victoire ; il avait pour allié le fils de Sigebert (roi des Francs de Cologne), nommé Clodéric. Ce Sigebert boitait d’un coup qu’il avait reçu au genou à la bataille de Tolbiac contre les Alamans. Le roi, après avoir mis les Goths en fuite et tué leur roi Alaric, fut tout a coup surpris par derrière, par deux soldats qui lui portèrent des coups de lance sur les deux côtés. Mais la bonté de sa cuirasse et la légèreté de son cheval le préservèrent de la mort. Il périt dans cette bataille un grand nombre d’Auvergnats qui étaient venus avec Apollinaire, ainsi que les premiers des sénateurs. Après le combat, Amalaric, fils d’Alaric, s’enfuit en Espagne et gouverna avec sagesse le royaume de son père. Clovis envoya, son fils Théodoric en Auvergne par Albi et Rodez ; celui-ci soumit à son père toutes les villes depuis la frontière des Goths jusqu’à celle des Bourguignons. Alaric avait régné vingt-deux ans. Clovis après avoir passé l’hiver dans la ville de Bordeaux et emporté de Toulouse tous les trésors d’Alaric, marcha sur Angoulême. Le Seigneur lui accorda une si grande grâce qu’à sa vue les murs s’écroulèrent d’eux-mêmes. Après en avoir chassé les Goths, il soumit la ville à son pouvoir ; ayant ainsi complété sa victoire; il rentra dans Tours et offrit un grand nombre de présents à la sainte basilique du bienheureux Martin [en l’an 508].

 
d’après Michel ROUCHE, Professeur d’Histoire Médiévale de l’Université Paris IV-Sorbonne, Encyclopédia Universalis
d’après Grégoire de TOURS, Histoire des Francs, site Internet de Ph. Remacle – http://remacle.org/bloodwolf/historiens/gregoire/francs2.htm
 
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